Par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets.
Après avoir mis de l’avant nos propositions pour la rémunération des stages de fin de programme (FÉÉCUM), et de bourses ciblées pour les stagiaires en fin de programme (FÉÉCUM), voici venu le moment de vous présenter la 3e et dernière solution proposée par la FÉÉCUM pour remédier au problème des stages non-rémunérés.
Disons bien qu’il s’agit de compenser les stagiaires, parce que pour régler entièrement le problème, il faudrait rémunérer au plein salaire de départ dans le métier les stages de fin de programme. On comprend pourquoi cette option n’est pas réaliste du point de vue financier et c’est pourquoi elle ne fut pas mise de l’avant. Reste que, si on adhère au principe de salaire égal pour un travail égal, ce serait le minimum acceptable.
Une infirmière diplômée, par exemple, reçoit un salaire de départ de 31,23$/h (AIINB) ce qui pour les 405 heures de stage en dernière année du programme de science infirmère représente la somme de 12 648.15$. Ce salaire augmente à 32.54$/h dès l’obtention de la certification (immatriculation).
De surcroît dans le cas des stagiaires de SINF, pour qui les solutions mises de l’avant sont - il faut l’admettre - le moins attirantes, la 4e année n’est même pas celle qui compte le plus grand nombre d’heures de stage. La 2e année en compte 540 (UMoncton). Mais passons.
Alors, nous proposons maintenant une allocation pour les frais de subsistance (transport, habitation, alimentation) qui serait calculée sur la base d’un emploi à temps partiel au salaire minimum, à raison de 15h/semaine.
Pourquoi (encore) le salaire minimum? Parce que c’est le minimum permissible par la loi et la triste vérité est que c’est le salaire auquel peuvent s’attendre les étudiant.e.s universitaires qui cherchent un emploi à temps partiel durant leurs études. Oui, ce salaire va augmenter si l’emploi est conservé à plus long terme, et certains seront payés davantage, mais augmenter le seuil jusqu’à atteindre les 15$/h que nous jugeons le minimum acceptable (FÉÉCUM) relève quand même de l’utopie en termes de lobbying; il faut y aller d’après ce qui est considéré comme la norme. C’est plate, oui, mais c’est ça.
Pourquoi seulement 15h/semaine, alors? Bien que la moyenne canadienne en ce qui concerne le travail pendant les études chez les étudiant.e,.s universitaires ait été établi à 16h/semaine en 2010 (Statistique Canada), soit la dernière année où un total fiable fut mesuré (merci Harper), La plupart des bourses et autres mesures d’aide financière limitent à 15 heures par semaine le travail à temps partiel. Au-dessus de ce seuil, des pénalités peuvent être imposées. Au salaire minimum de 11,25$/h, ces 15 heures par semaine représentent un revenu de 168.75$.
Gardant tout cela en tête, on peut désormais passer à l’étape du calcul:
Et de là:
Et voilà combien il en coûterait, d’après nos estimations, pour créer un programme d’allocations pour les frais de subsistance destiné aux stagiaires en fin de programme. Cette fois encore, on parle d’un coût budgété et non d’un coût annuel, qui va varier selon la taille des cohortes.
Mais, qu’on choisisse en bout de ligne la rémunération des stages, les bourses ciblées pour les stagiaires, ou les allocations pour les frais de subsistance, on le voit bien, c’est pas les solutions qui manquent.
Aucune position officielle du C.A. de la FÉÉCUM ne devrait en être nécessairement interprétée.